Les jours de l’asulame sont comptés

L’herbicide asulame est soupçonné de perturber le système hormonal humain. Il est surtout utilisé contre les rumex et les fougères, y compris dans les pâturages de montagne. Personne ne sait combien d’herbicides sont épandus sur les alpages suisses. Il n’y a ni contrôle, ni chiffre. Quoi qu’il en soit, l’asulame est interdit dans l’UE. Espérons qu’il le sera aussi bientôt en Suisse. Espérons qu’il le sera aussi bientôt en Suisse.
novembre 21, 2021
Georg Odermatt

L’asulame n’est pas autorisé dans l’UE car il est dangereux pour l’homme et l’environnement. Les scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) considèrent que l’asulame nuisent à la thyroïde chez l’homme[i]. L’asulame pourrait donc être en partie responsable de l’augmentation du cancer de la thyroïde à travers le monde. De plus, l’asulame représente un risque supplémentaire: après son épandage en tant que poison végétal, il se dégrade en antibiotique sulfanilamide et favorise la résistance aux antibiotiques des bactéries les plus diverses dans l’environnement qui peuvent parfois aussi infecter les humains. Les antibiotiques du même type perdent ainsi leur efficacité. Cela peut avoir un impact négatif sur le traitement des maladies. L’utilisation dans les prairies d’herbicides avec la substance active asulame pourrait également expliquer la présence de sulfanilamide dans certains miels d’abeille suisses. Cet herbicide persistant est dangereux pour les organismes aquatiques et les oiseaux.

Depuis le premier janvier 2021, la Suisse devrait se conformer au droit de l’UE et interdire une substance qui n’est pas autorisée dans l’UE.

[i] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2021.6921

Promenons-nous dans le poison des Alpes

Qu’advient-il vraiment des herbicides épandus dans le sol d’un alpage? Agroscope, la Station de recherches agronomiques de l’OFAG, ne le sait pas. Il n’existe aucune étude connue sur la dégradation des substances actives. La professeure et chimiste de l’environnement Kathrin Fenner (Eawag) ne connaît pas non plus d’études pertinentes. Elle informe cependant que la dégradation dans les Alpes est sans doute plus lente que sur le Plateau car les températures y sont plus basses. Une dégradation plus lente signifierait que les sites contaminés resteraient touchés plus longtemps. Ainsi les organismes vivants du sol seraient exposés plus longtemps au poison.

Il existe plus de connaissances scientifiques sur les pesticides dans les régions karstiques. On trouve ce sous-sol perméable dans de nombreuses régions dans le Jura et les Préalpes. Également dans certaines Alpes schwytzoises et romandes. On sait depuis des décennies à quel point les produits de pulvérisation toxiques ont une influence sur les paysages karstiques. En 1987, par exemple, le laboratoire cantonal de Soleure a décelé des concentrations records d’atrazine dans le Jura soleurois, dans la région de Gempen. La couche d’humus fine des champs ne peut pas retenir les engrais et les pesticides. Ils sont donc facilement emportés dans les eaux souterraines et réapparaissent souvent déjà peu de temps après dans l’eau de source.

Source: https://www.zalp.ch/zalpletter/trittst-im-alpengift-daher/

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