Jusque dans les années 1980, les bâtiments avec une forte proportion de bois ont souvent été traités avec des insecticides et des fongicides. Ces substances, par ex. le DDT, ont une très longue durée de vie et peuvent envahir l’air des pièces pendant des décennies. De nombreuses substances utilisées ont aujourd’hui encore un impact négatif sur la santé, et peuvent provoquer des maladies de la peau, des troubles hépatiques et un affaiblissement du système immunitaire. Les personnes concernées se plaignent de troubles de la concentration, de maux de tête, d’irritabilité, de faiblesses et de fatigue, de douleurs articulaires, de douleurs névralgiques et de troubles du sommeil.
Après l’achat de sa maison, Hans Wüthrich[i] y a vécu plusieurs mois et a éprouvé des problèmes de santé inconnus et persistants. Il a fait réaliser des analyses de différents matériaux et des analyses de l’air. Elles ont montré que le bois avait été traité avec trois différents produits de protection du bois. Une substance active, le dichlofluanide, était présente en concentration si élevée que le bois était considéré comme hautement contaminé pour la protection du travail. Le dichlofluanide a été introduit en 1964 comme substance active des produits de protection des plantes et du bois. Son utilisation est encore autorisée aujourd’hui par exemple en tant qu’agent de conservation dans les peintures et les vernis. Cela peut entraîner des problèmes de santé chez des adultes et enfants sensibles.
Le nouveau propriétaire a fait appel à des experts pour chercher des possibilités d’assainissement. Compliqué, car il n’était pas question pour lui de retirer les parties en bois traité, vu qu’il avait acheté la maison principalement en raison de la beauté de ces bois. En outre, les coûts de remplacement dépassaient ses possibilités. Poncer les couches supérieures du bois n’était pas non plus possible car elles n’étaient pas toutes accessibles. De plus, il n’était pas sûr qu’une telle rénovation partielle n’aurait pas continué à nuire à sa santé. Et il n’avait pas assez confiance en une peinture étanche à la diffusion. Finalement, il a examiné la démolition de la maison et les pertes qui en découlaient. Pour amortir un peu ces pertes, il a eu l’idée de construire deux nouvelles maisons sur la parcelle et de les vendre ensuite le plus cher possible pour ne pas subir de pertes.
À l’achat de maisons qui contiennent beaucoup de bois, il est recommandé de demander au vendeur une garantie. Elle devrait certifier que le bois n’a jamais été traité avec des produits de protection du bois aujourd’hui interdits (voir encadré). Il faut renoncer à l’exclusion de garantie habituelle. Une annulation de l’achat convenue contractuellement, serait également possible si des résidus de pesticides étaient découverts. Comme alternative, l’acheteur peut aussi faire analyser la substance active du bois avant de conclure le contrat d’achat.
Pour les constructions en bois plus récentes, il est essentiel de réfléchir si la protection du bois est nécessaire et quels produits sont acceptables pour l’homme et l’environnement. Il est souvent possible de renoncer à un traitement du bois à l’extérieur avec une « protection constructive du bois ».
L’auteur invité Thomas Zünd dirige le service de consultation Beratungsstelle «gesunde Luft» sur mandat de LUNGE ZÜRICH, la Ligue pulmonaire suisse et aha! Centre d’allergie Suisse.
[i] nom réel connu de la rédaction
Produits de protection pour le bois interdits en Suisse
· γ-hexachlorcyclohexan (lindane), depuis 2002
· pentachlorphénol (PCP), depuis 1989
· dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT), depuis 1972