Pour de vrai ? Aucun problème ?

Une paysanne sympathique et son fils : « Aujourd’hui, 40% des produits de protection des plantes sont naturels et autorisés en bio. » Le message en toile de fond cible les initiatives pour une eau potable propre et pas de pesticides de synthèse et prétend que les pesticides ne sont pas un problème. Cela ne ferait qu’attiser la panique de la population qui n’y connait rien en agriculture. Malheureusement cette publicité nous prend pour des imbéciles.

22 mars 2020

Fausta Borsani

 

D’après les statistiques sur les produits phytosanitaires de l’Office fédéral de l’agriculture, 2087 tonnes de substances actives de produits phytosanitaires ont été vendues dans notre pays en 2018, les chiffres de 2019 ne sont pas encore connus. Environ 40 % (849 tonnes) de ces 2087 tonnes sont composés de substances actives d’origine naturelle qui sont également autorisées en agriculture biologique. Parmi elles extrait de prêle, kaolin, cuivre, soufre entre autres. La plupart d’entre elles sont inoffensives, quelques-unes comme le cuivre ou le spinosad sont nocives pour des micro-organismes, des organismes aquatiques ou des insectes. Cependant, leur toxicité n’est pas comparable à celle des pesticides classiques en agriculture conventionnelle.

Hautement toxiques en très petites quantités
Un grand nombre de substances actives pour l’agriculture conventionnelle sont extrêmement toxiques pour l’homme et la nature déjà en infimes quantités. La quantité totale de produits phytosanitaires vendus contiennent donc autant de produits phytosanitaires inoffensifs que de pesticides hautement toxiques. Le risque que présentent ces substances pour l’homme et l’environnement ne peut pas être évalué à partir de la seule quantité. Ainsi environ 10 grammes de l’insecticide très toxique lambda-cyhalotrine suffisent pour traiter un champ de colza d’un hectare contre le méligèthe du colza. Par contre, si une agricultrice Bio veut agir contre le méligèthe du colza, elle doit utiliser vingt-cinq kilogrammes du produit phytosanitaire biologique kaolin (une poudre de roche), soit une quantité 2500 fois plus élevés que de lambda-cyhalotrine. Le kaolin éloigne les insectes car il forme une barrière sur la plante. Mais il ne tue pas les insectes.

Tuez tous les insectes utiles sur 60 000 hectares
Si au lieu de pyréthroïdes artificiels comme lambda-cyhalotrine, on utilise maintenant de la poudre de roche, les statistiques montrent une hausse du volume des ventes des produits phytosanitaires alors que les impacts sur l’environnement diminuent.  C’est pourquoi le volume des ventes à lui seul ne dit pas grand-chose. Avec la quantité de kaolin de 20 000 tonnes vendue en 2018, 800 hectares peuvent être traités sans nuire aux auxiliaires. En revanche, la quantité de 600 kilogrammes de lambda-cyhalotrine achetée la même année suffit à tuer en plus des insectes nuisibles aussi l’ensemble des insectes utiles. En outre, la substance lambda-cyhalotrine se retrouve dans les cours d’eau et y menace les poissons et autres animaux aquatiques.

La population l’a compris depuis longtemps : sans pesticides
Les désavantages pharamineux de l’utilisation des pesticides toxiques ne sont plus un secret : déclin des insectes, mort des abeilles, mort des poissons, mort des oiseaux, détérioration des habitats dans l’eau et le sol, résistances, eau potable polluée, risque accru de cancer et d’autres maladies chez les hommes. La population ne se laissera pas duper – même par une sympathique paysanne – et votera, espérons-le, pour une agriculture durable sans pesticides.

Veranstaltung

Oktober 2019

Ort

Albuquerque, Australien

Sonst eine Info

$ 150,167,900

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