L'essentiel en bref:

Enfin une vague d’interdiction de pesticides!

Depuis le 1er janvier 2020, aucun agriculteur en Suisse n'est autorisé à utiliser le fongicide présumé cancérogène chlorothalonil contre l'oïdium et d'autres maladies fongiques, mais le délai de recours n'expire pas avant la fin du mois de janvier. En outre, la Commission européenne n'a pas renouvelé l'homologation de l'insecticide thiaclopride de Bayer et a en même temps mis fin à l'homologation des insecticides chlorpyrifos et chlorpyrifos-méthyle pour le marché européen. Dans ce dernier cas, la Suisse est à la traîne.
janvier 15, 2020
Georg Odermatt

L’emploi du chlorpyrifos et du chlorpyrifos-méthyl reste autorisé en Suisse pour le moment, l’interdiction d’utilisation étant bloquée par des recours. Il faut espérer que les autorités suisses suivront bientôt le mouvement européen. Pour le thiaclopride et pour d’autres substances actives autorisées depuis longtemps, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a promis de procéder à des « évaluations de substances actives ». Espérons que d’autres dinosaures parmi les pesticides qui ont été approuvés depuis des temps immémoriaux seront bientôt retirés de la circulation. Le chlorothalonil est tout de même utilisé depuis 50 ans malgré les critiques! Malheureusement, il est impossible de prévoir ce que feront encore ses produits de dégradation cancérogènes, qui se trouvent maintenant dans les eaux souterraines.

Notre eau potable est menacée à long terme

Grâce à la sensibilisation récente du public aux pesticides, des mesures ont été effectuées dans de nombreux endroits en Suisse et des produits de dégradation du chlorothalonil ont été trouvés dans les eaux souterraines. Cela a déjà conduit à la fermeture de nombreux captages d’eau potable et à une large prise de conscience que toute notre eau potable est en danger. Il aura fallu attendre que plusieurs centaines de milliers de personnes boivent pendant des années, ou boivent encore, de l’eau qui dépasse les valeurs limites de substances cancérigènes et autres toxiques pour l’homme.

Les poisons restent pendant des années dans le sol et l’eau

Et même une interdiction des pesticides ne garantit pas encore leur disparition du sol et de l’eau. Certains d’entre eux empoisonnent notre environnement et nous, les humains, même des années plus tard. Diluer l’eau potable pour respecter les valeurs limites a ses limites. Et même les filtres sophistiqués qui fonctionnent par osmose inverse sont inabordables pour de tels volumes d’eau. Nous, en tant que société, ne pouvons donc pas éviter de nous attaquer au problème à la racine.

Une agriculture sans pesticides est nécessaire
Ce qu’il faut donc vraiment, c’est une agriculture moderne sans pesticides et une politique agricole qui offre des incitations aux agriculteurs, par exemple par le biais de paiements directs. Les agriculteurs devraient également apprendre par la formation et les médias spécialisés qu’il est possible de travailler de manière rentable sans pesticides. Des milliers d’agriculteurs le font déjà en agriculture biologique.

Interdiction de pesticides urgente
Par ailleurs, l’OFAG doit interdire les pesticides les plus dangereux rapidement et sans bureaucratie. Les prochains candidats, suivant l’exemple de l’UE, seraient le thiaclopride, un néonicotinoïde qui contribue vraisemblablement de manière significative à la mortalité des insectes et aurait également un impact négatif sur la reproduction humaine, et le chlorpyrifos ainsi que le chlorpyrifos-méthyle, qui nuisent à l’enfant à naître Ensuite, la liste pourrait être allongée avec des pyréthrinoïdes artificiels et… et… et…

 

 

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